Frisson d'Hiver

Les becs de gaz sont presque clos Chauffe mon coeur dont les sanglots S'épanchent dans ton coeur par flots, Gabrielle! Comme il te dit de morne choses, Ce clavecin de mes névroses, Rythmant le deil hâtif des roses, Gagrielle! Prends-moi le front, prends-moi la mains, Toi, mon trésor de rêve maints Sur de juvéniles chemins, Gabrielle! Quand le givre qui s'éternise Hivernalement s'harmonise Aux vieilles glaces de Venise, Gabrielle! Et que nos deux gros chats persans Montrent des yeux reconnaissants Près de l'âtre aux feux bruissants, Gabrielle! Et que frisson de la veillée, S'enlace en tendresse affolée Vers toi mon âme inconsolée, Gabrielle Chauffe mon coeur, dont les sanglots S'épanchent dans ton coeur par flots. Les becs de gaz sont presque clos... Gabrielle!

Poême original d'Émile Nelligan, affin de le reconstituer vraiment, sufit de changer le nom de Gabrielle par celui de Gretchen, premiêre amour du poête.. tout comme Gabrielle fut mon première amour.